(c)Getty

Mes pires vacances: entre arnaques, perquisitions et exploitation

Fiona (29 ans) et Vincent (34 ans) devaient effectuer un séjour de plongée rémunéré de six mois en Sardaigne. La rémunération a fondu comme neige au soleil de Cagliari. À leur retour, une autre mauvaise surprise les attendait.

« Vincent est épris de liberté : il aime voyager et travaille régulièrement à l’étranger, l’hiver comme moniteur de ski en montagne, l’été comme moniteur de plongée. L’année dernière, il a voulu passer la saison estivale en Sardaigne. Je venais de finir un doctorat et j’avais envie de vivre quelque chose de différent. J’ai décidé de l’accompagner. Je n’avais pas de plan concret : une fois sur place, je chercherais du travail. Servir dans un bar ou aider au camping local, pour moi, cela n’avait pas beaucoup d’importance.

Première arnaque

Nous avons fait nos valises et sommes partis enthousiastes, mais à notre arrivée, une première surprise désagréable nous attendait. La “maison de plage” où nous devions séjourner avec les autres instructeurs s’est avérée être au mieux une cabane de surf dans un bled : à peine 40 mètres carrés et de la tôle ondulée en guise de toit. Les chambres étaient des fours, la cuisine minuscule et à peine équipée. Et la voiture qu’on nous avait promise était une épave rouillée qui a surchauffé et calé au bout de 30 kilomètres. Pour le wifi, nous avons dû aller mendier au camping situé à quelques kilomètres. Trouver du travail s’est avéré difficile car les Sardes parlent très peu l’anglais, et avec mon italien limité, je n’ai pas pu faire grand-chose. Résultat : j’étais coincée là, au milieu de nulle part, sans rien à faire.

Lorsqu’une amie est venue en Sardaigne et que j’ai voulu voyager avec elle pendant quelques jours, les choses ont tourné au vinaigre : l’instructeur en chef de l’école a estimé que je n’avais pas “droit aux vacances” alors que j’étais bénévole.

Du bénévolat qui tourne mal

J’ai alors décidé de me porter volontaire pour aider à l’école de plongée : je nettoyais les combinaisons, remplissais les bouteilles d’oxygène et accompagnais sur le bateau pour garder un œil sur les activités. Lorsqu’une amie est venue en Sardaigne et que j’ai voulu voyager avec elle pendant quelques jours, les choses ont tourné au vinaigre : l’instructeur en chef de l’école a estimé que je n’avais pas “droit aux vacances”, que je devais continuer à travailler tous les jours. Et ce, alors que je n’étais pas payée et que je n’avais jamais rien promis. Avec son personnel aussi, c’était un petit dictateur.

Vincent recevait environ 850 € par mois pour des journées de travail qui s’étendaient de 7 à 21 heures. Les autres garçons y travaillaient même gratuitement ; leur contrepartie était un “brevet” à la fin des vacances et les “leçons” qu’ils recevaient en retour laissaient à désirer. Au moins quatre fois, j’ai été sur le point de faire mes valises. Mais faute d’alternative et aussi par solidarité avec mon petit ami, je suis restée. Et lui est resté par loyauté envers les accords conclus, même si l’autre partie ne faisait pas sa part.

Une très mauvaise surprise

À notre retour, une deuxième surprise nous attendait : les locataires à qui nous avions sous-loué notre appartement avaient utilisé le logement pour des pratiques illégales. En notre absence, la police les avait perquisitionnés et arrêtés, avec au passage porte défoncée et contenu de l’appart complètement dévasté. Sans compter l’incendie : le duo avait essayé de faire frire des frites au wok, ce qui avait noirci une partie des murs et imbibé le tout d’une odeur de brûlé. J’ai dû tout repeindre et acheter de nouveaux meubles. Et bien sûr, en toute confiance, pour ne pas surcharger financièrement ces jeunes, je n’avais demandé qu’un mois de loyer en caution… En fait, ce que j’ai trouvé le pire dans cette histoire, ce ne sont pas les dégâts matériels. Ça, on finit par s’en remettre. Mais c’est le fait de vouloir aider, d’être sympa et de ne rien recevoir en retour. Je suis vraiment tombée de haut. »  

+ de témoignages

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu des partenaires

Contenu sponsorisé