Témoignage: « J’ai failli me marier avec un infidèle chronique »
Pendant 6 ans, Fiona a vécu l’enfer avec un manipulateur infidèle. Oscillant entre soupçons et sentiment de paranoïa, elle nous raconte comment sa relation l’a consommée à petit feu.
« Suis-je paranoïaque ou mon partenaire me trompe-t-il avec d’autres femmes« ? Cette question a taraudé Fiona, 36 ans, tout au long de sa relation. Faussement intentionné et manipulateur, son partenaire n’a cessé de trouver des excuses pour lui justifier ses flirts répétés. Amoureuse et indulgente, elle lui a pardonné plus d’une fois ses infidélités et a cru à ses mensonges. Au point de se fiancer avec lui... Elle raconte comment elle a réussi à fuir son quotidien malheureux et son partenaire toxique.
« Si seulement j’avais écouté cette petite voix »
« Au fond de moi, j’entendais une petite voix qui me disait que quelque chose n’allait pas. Un instinct que j’essayais de faire taire par tous les moyens car j’avais trop peur de perdre ce qui était, du moins en façade, ma plus belle relation. Arthur* était gentil avec moi. Brillant, sociable, généreux et terriblement réfléchi. Cela me changeait de mes relations habituelles, moi qui avait toujours l’habitude de ramener des hommes égoïstes et prétentieux, des histoires peu sérieuses dans lesquelles je m’impliquais toujours beaucoup trop. Au début tout était rose, mais après 2 ans de relation j’ai remarqué qu’il était plus accro à son téléphone que d’habitude. Rien de dramatique. Pour moi, Arthur était le bon et il était inimaginable qu’il me trompe, – mais c’était avant de tomber sur un étrange message d’une inconnue...«
« Il était équivoque, il disait tout et rien à la fois. Elle lui demandait pourquoi son ‘chouchou’ mettait autant de temps à répondre à ses messages... Etait-ce une amie un peu trop proche dont je n’avais jamais entendu parler? Au fond de moi, je sentais que ce message était dérangeant mais j’essayais de me faire à l’idée qu’il n’en était rien. Pour une personne aussi « droite dans ses bottes » que moi, il est difficile de croire à l’infidélité de l’autre quand on n’a pas la preuve noir sur blanc. J’ai décidé de surveiller le comportement d’Arthur, si je constatais qu’il devenait encore plus accro à son téléphone, je lui en parlerai. L’affaire s’est calmée et nous étions de retour à notre quotidien habituel. Je pensais que cet épisode était derrière nous. »
« C’était toujours de ma faute »
« Un an plus tard, j’ai rencontré, par hasard, une ancienne camarade de classe d’Arthur. Lorsque nous avons évoqué nos vies sentimentales et qu’elle a compris que je sortais avec son ancien ami, elle a tout de suite adopté un comportement bizarre. Notre complicité semblait évaporée et elle prenait soudain beaucoup de recul. Elle me décrivait un homme flirteur, égoïste, manipulateur et souffrant d’un besoin avide de plaire et de faire ses preuves, un Arthur qui ne ressemblait pas du tout au mien. J’ai mis ça sur le compte de l’âge, tout le monde change et ses années d’ado semblaient loin derrière lui. Je n’ai pas saisi sur le moment même, mais c’était là le deuxième avertissement.
« Je l’ai confronté à ce que j’avais trouvé et il m’a sorti un tas d’excuses. Toutes partageaient un point commun: c’était entièrement de ma faute. »
Arthur me parlait toujours de ses ami(e)s, il ne me cachait aucun détail de ses nombreuses soirées. Ayant des quotidiens très différents – il enchaîne les sorties alors que je suis plutôt d’humeur cocooning – nous avions décidé de chacun avoir notre propre appartement et de passer nos week-ends ensemble une fois chez l’un, une fois chez l’autre. Ce mode de vie nous convenait parfaitement et n’a jamais suscité la moindre dispute. Mais de temps en temps, je constatais que son téléphone vibrait plus que d’habitude. J’ai essayé de lui parler de mes craintes. « C’est tel ou tel pote », me glissait-il avec nonchalance. Mais cela commençait à me tracasser. Un soir, faisant fi de mes valeurs de ne jamais fouiller son téléphone, j’ai saisi le mot de passe et je me suis effondrée. »
« J’étais devenue un monstre »
« Il entretenait des conversations avec des dizaines de nanas. Rien de chaud ou de sensiblement sexy, mais je sentais au ton qu’il employait que c’était de la drague pure. Tout était confus dans ma tête, étais-je paranoïaque ou était-il réellement en train de me tromper? Avait-il été plus loin que ces flirts? Indécise, j’ai attendu quelques semaines avant de lui parler, j’avais besoin de concret mais je ne trouvais rien dans sa messagerie. J’étais devenue un monstre qui scrutait, au moindre instant, sa messagerie. Je me suis regardée dans le miroir, j’étais devenue une femme obsédée, oppressante et parano qui fouillait les affaires de son mec. Je devais mettre un terme à cette histoire pour me retrouver. Je l’ai confronté à ce que j’avais trouvé et il m’a sorti un tas d’excuses. Toutes partageaient un point commun: c’était entièrement de ma faute« .
E-infidèle jusqu’au bout
« Il m’a tout reproché. Le temps que je consacrais à mon cabinet de vétérinaire, ma passion pour mes chiens, le fait que je ne voulais soit disant pas habiter avec lui, son sentiment de solitude et, surtout, mon meilleur ami avec qui j’entretenais une relation qui lui paraissait ‘trop complice’. Désarçonnée, j’ai demandé à faire un break de quelques semaines et j’ai réfléchi à la situation. Et si c’était bel et bien, en partie, de ma faute? Je lisais sur tous les sites de psychologie qu’un « couple était composé de deux personnes et que les deux étaient coupables (dans une moindre mesure) lorsque infidélité il y avait. Effectivement, je ne lui consacrais plus autant de temps et nos ébats étaient peut être moins nombreux. Peut-être que ma passion avait empiété du temps sur mon couple et qu’il avait voulu combler sa solitude en flirtouillant par-ci, par-là ».
« J’ai longuement discuté avec lui, il s’est confondu en excuses et me disait que cela ne se reproduirait plus. Je l’ai cru. »
« J’ai longuement discuté avec lui, il s’est confondu en excuses et me disait que cela ne se reproduirait plus. Je l’ai cru et notre relation a redémarré de plus belle. Il était très affectueux et nos ébats étaient beaucoup plus passionnés. Les premiers mois, j’étais encore sur mes gardes, j’allais vérifier de temps à autre qu’il n’avait pas recommencé, mais RAS. Deux ans ont passé et il m’a fait, à ma plus grande surprise, une fabuleuse demande en mariage lors d’un week-end à Florence. Nous habitions désormais ensemble. Je ne pensais plus du tout à ses anciens flirts, j’avais de nouveau totalement confiance en lui. Je me lançais donc corps et âmes dans les préparatifs du mariage.
Un jour, tandis qu’il travaillait et que mon ordi était en vrac, j’ai ouvert son portable pour chercher des inspirations pour le traiteur. Alors que je parcourais des albums photo Facebook à la recherche du gâteau parfait, j’ai aperçu un message provenant, une fois encore, d’une inconnue. Cette fois-ci il n’y avait aucun doute, ces mots étaient explicites: il avait dit je t’aime à une autre femme, ou plutôt à d’autres femmes. J’ai eu le déclic, toutes les pseudo crises de paranoïa dont il m’accusait se révélaient, en réalité, totalement vraies et justifiées. J’avais compris son stratagème, il entretenait des conversations avec 5-6 jeunes nanas sans expérience, prêtes à tomber amoureuse du premier beau garçon qui les draguait et effaçait ensuite les conversations. Lassées de ne pas voir cet amour se concrétiser, elles partaient l’une après l’autre mais il s’en fichait, il voulait juste flatter en permanence son ego. Il m’a suppliée de rester, mais j’ai trouvé la force de partir. Cette fois-ci, il n’avait plus la moindre excuse. Je ressors de cette relation vide et humiliée, mais j’éprouve quand même une grande fierté d’avoir mis cette jeune femme parano, stressée et fébrile derrière moi. »
* nom d’emprunt
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