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Investissements pour les nuls: 5 choses à savoir avant de se lancer

Placer son argent n’est pas réservé aux gros bonnets de la finance : les conseils d’experts pour se lancer dans les investissements. On vous explique les bases. Par Evelien Roels, avec la collaboration de Marie Aubin.

Faut-il être riche pour investir ?

Véronique Goossens, économiste : « Non ! C’est une idée reçue, car il ne faut pas disposer de montants énormes pour investir. Avec 25 € par mois, on a déjà de quoi faire. Je recommanderais même de commencer par un petit montant. Pourquoi ? Si vous vous lancez à un moment où la bourse est en hausse, vous n’achèterez pas grand-chose avec ces 25 €. Le mois suivant, la bourse aura peut-être baissé et vous achèterez beaucoup plus pour un même montant, et vous effacerez la perte du mois précédent. Si vous investissez tout d’un coup, ce n’est pas possible. »

Dans quoi peut-on investir ?

L’économiste : « Les possibilités sont nombreuses. Les plus connues sont les actions et les obligations. L’action est, en termes simples, une part d’une entreprise. La valeur d’une action dépend donc des résultats de celle-ci. L’intérêt des actionnaires a son influence. Si une entreprise est discréditée suite à un scandale de fraude, par exemple, il est probable que de nombreux actionnaires vendront leurs actions, dont la valeur chutera. Si l’entreprise communique de bonnes nouvelles, davantage d’actionnaires voudront acheter des actions et la valeur remontera. Une obligation, c’est une sorte de prêt inversé : vous prêtez de l’argent à une entreprise pour une certaine période et l’entreprise vous rembourse avec des intérêts. Le taux d’intérêt dépend du degré de risque et de la durée du prêt. Normalement, plus la durée est longue, plus le taux d’intérêt est élevé.

Si vous ne savez pas dans quoi investir, il y a moyen de passer par un fonds, qui propose des “paniers” contenant un mélange d’actions et/ou d’obligations. Ils sont constitués par des experts du monde financier. Le choix est vaste : il existe des fonds proposant exclusivement des actions d’entreprises pharmaceutiques ou d’entreprises américaines, par exemple. Si vous attachez de l’importance à l’écologie, vous pouvez entrer dans un fonds avec des actions de fabricants d’éoliennes ou d’autres entreprises qui réorientent la production d’énergie. Tout est possible. »

Cryptomonnaies : bon plan ou pas ?

L’économiste : « Ma principale critique à l’égard d’investissements tels que dans les cryptomonnaies est qu’il n’y a pas d’actifs derrière. Si vous investissez dans une entreprise, c’est cette entreprise qui détermine la valeur. Si vous investissez dans l’art, l’œuvre possède une certaine valeur. Avec les cryptomonnaies, il n’y a rien. C’est du vent. Vous investissez en groupe dans quelque chose dont vous espérez que la valeur augmentera, sans la moindre certitude. De plus, contrairement à l’euro ou au dollar, par exemple, il n’y a pas de banque centrale qui tente de préserver la stabilité de la valeur. Voilà pourquoi les fluctuations sont énormes. »

Quel est le meilleur investissement en ce moment ?

L’économiste : « Si vous ne savez pas comment vous y prendre, un fonds peut être un bon choix. Il est composé par des professionnels. C’est un service qui se paie, bien sûr, mais il vous fournit d’emblée un portefeuille bien diversifié, ce qui répartit également le risque.

Les fonds ne sont d’ailleurs pas uniquement destinés aux débutants. Je connais bien la bourse, mais j’investis aussi dans des fonds. On peut acheter des actions de son côté, mais dans ce cas, il faut beaucoup s’informer et je n’ai pas le temps de le faire. Voici comment je procède : tous les mois, je fais transférer automatiquement un montant fixe. Quoi qu’il arrive. Ainsi, je reste rationnelle. Un autre conseil : ne paniquez pas si la valeur de vos actions plonge tout à coup. Vendre sur un coup de tête est toujours une mauvaise idée ; un mauvais mois peut être suivi d’un très bon mois. Cela ne signifie pas que l’on ne peut pas changer d’avis : j’avais investi en Chine, mais ces derniers temps, j’ai perdu confiance en ces entreprises. Je les ai donc virées de mon portefeuille. On peut revoir sa philosophie d’investissement, mais ne le faites pas tous les jours. »

Quel est le bon âge pour commencer ?

L’économiste : « Selon moi, plus vous êtes jeune, mieux c’est. Si vous commencez à 25 ans et que vous réinvestissez vos gains à chaque fois, à la cinquantaine, vous aurez accumulé une belle somme et construit un portefeuille conséquent. »

Retrouvez ce dossier en intégralité dans le GAEL de février disponible en librairie.

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