3 lectrices nous racontent leur histoire d’amour interdite
Une histoire d’amour avec un collègue, une infidélité ou un fantasme torride: 3 lectrices nous racontent leur histoire d’amour secrète.
Lise*, 29 ans
« Je suis mariée à un homme un peu plus âgé que moi qui a déjà trois enfants d’une première union. Je suis tombée enceinte de notre petit garçon très vite après notre rencontre. Je n’avais que 21 ans et j’étais l’une des plus jeunes mamans de l’école. Je n’ai donc pas tout de suite été en phase avec les mamans plus âgées, dont beaucoup étaient déjà dans la trentaine. De nombreux parents ne rentraient pas directement chez eux après l’école et restaient pour discuter pendant que les enfants jouaient. Surtout lorsqu’il faisait beau. Au début, je me tenais toujours à l’écart, mais au bout de quelques semaines, j’ai créé un lien avec un groupe de parents. L’un d’entre eux, Benoît, était un jeune papa.
Benoît était beaucoup plus cool que les autres pères, avec des tatouages et une barbe de hipster. Quand on se croise tous les jours, on passe rapidement du small talk à des conversations un peu plus profondes. On se raconte nos vies. À cette époque, mon couple n’était plus aussi excitant qu’au début, lorsque tout devait rester un peu secret. Nous nous focalisions plus sur notre famille que sur notre relation et mon rôle de bellemère était moins gratifiant que je l’avais espéré. Je me sentais parfois seule au sein même de notre famille. Lorsque je me suis confiée à Benoît à ce sujet, j’ai un peu culpabilisé vis-à-vis de mon mari, mais c’était tellement agréable d’échanger avec lui. En septembre, lorsque nos enfants sont entrés en deuxième maternelle, nous étions vraiment heureux de nous revoir.
Benoît et moi nous tenions de plus en plus souvent à l’écart pour parler. Je m’étais fait tatouer pendant les vacances et il l’a remarqué immédiatement. Il a pris mon bras et l’a caressé. Ce petit geste a changé la dynamique entre nous.
J’ai bien dû m’avouer qu’il m’attirait physiquement. Mais des semaines, voire des mois ont passé sans que rien ne se passe. Nous étions simplement deux parents à la sortie de l’école venant récupérer leurs enfants. Jusqu’au jour où il m’a demandé s’il pouvait emprunter mon appareil photo. J’avais suivi un cours de photographie l’année précédente et j’avais acheté un appareil photo reflex très coûteux. Il hésitait lui aussi à en acheter un et voulait le tester. Lorsqu’il est venu chercher l’appareil, j’étais seule à la maison. Nous avons bu un café et j’ai remarqué qu’il n’était pas pressé de partir. Tandis que je lui montrais le fonctionnement de l’appareil, nous nous tenions très près l’un de l’autre et soudain, nous nous sommes embrassés.
Cela a commencé timidement, mais toute l’attirance et les désirs refoulés des derniers mois sont remontés à la surface. Impossible de nous réfréner, nous avons fini au lit ce jour-là. Nous avons beaucoup parlé au cours des semaines qui ont suivi. Pendant un bref instant, nous avons envisagé de renoncer à nos couples respectifs et de nous choisir l’un l’autre, mais cela nous a semblé aller trop loin. Lorsque nos enfants sont entrés en troisième maternelle, nous nous sommes revus en cachette à trois autres reprises. Mais quand ils sont entrés en primaire dans des écoles différentes, nous avons pris la décision de garder une certaine distance. Cela nous arrive aujourd’hui de nous croiser en ville, mais ça ne va pas plus loin. »
Jade*, 35 ans
« J’étais nouvelle dans l’école, prof en deuxième année. J’avais déjà travaillé dans d’autres établissements scolaires, ce qui me permettait de comparer. J’ai tout de suite aimé cette école, surtout pour la bonne entente entre les enseignants. Souvent, la salle des profs est un vrai panier de crabes, mais pas là. L’ancien directeur venait de prendre sa retraite et avait été remplacé par Éric, ancien prof de sixième année. Pendant son temps libre, Éric joue dans un groupe de rock, fait du théâtre amateur et pas mal de sport. C’était une vraie bouffée d’air frais et tout le monde était très enthousiaste. J’ai bien aimé aussi participer aux activités extrascolaires, comme la préparation du quiz annuel des parents. Éric faisait également partie de ce groupe et nous avons appris à mieux nous connaître. Le soir du quiz, il régnait une atmosphère fantastique. Nous nous sommes beaucoup amusés et nous avons peut-être bu une pinte de trop…
Il était bien passé minuit lorsque nous avons fini de tout nettoyer. Éric et moi étions les seuls célibataires du groupe et nous sommes restés jusqu’à la fin. C’est là que notre amitié a commencé. Nous sommes devenus de plus en plus proches. Lorsque nous devions assurer ensemble la surveillance dans la cour de récréation ou à la sortie de l’école, je trouvais ça toujours plus agréable qu’avec d’autres collègues. Mais l’étincelle s’est réellement allumée lorsque je suis allée à l’un de ses concerts. Éric sur une scène, avec une guitare... cela me rendait si heureuse que j’ai senti que c’était plus que de l’amitié.
Après le spectacle, nous avons discuté longtemps. Nos regards devenaient de plus en plus intenses. Là, devant nos vélos, au moment de nous dire au revoir, nous avons fini par nous embrasser. C’était tellement naturel. Nous étions sur notre petit nuage, mais nous avons gardé le secret pendant des mois, car nous ne savions pas comment les collègues prendraient le fait que le directeur ait une relation avec l’une des enseignantes. Mais comme ce n’était pas qu’une amourette, il fallait quand même rendre la chose officielle. Tout s’est arrangé et aujourd’hui, nous sommes fiancés. »
Aude*, 41 ans
« Il y a quelques années, j’ai quitté une grande ville pour m’installer dans un petit village où je ne connaissais personne. J’ai inscrit notre fille au jardin d’enfants. J’ai rapidement fait la connaissance des autres parents et en un rien de temps, je me suis retrouvée à fêter quasiment tous les mois un anniversaire d’enfant. Lorsque nous avons organisé une fête pour le cinquième anniversaire de notre fille, j’ai voulu innover. Pas seulement des gâteaux et des biscuits pour les enfants, mais des tapas et du vin pour les parents. Ce fut un vrai succès, tous les parents y ont pris goût et une tradition est née. Dès lors, une fête d’anniversaire dans la classe de ma fille n’était plus synonyme de passage obligé, mais un événement qu’on attendait tous avec impatience. Avec l’un des pères, j’ai senti au bout d’un moment que nous pourrions devenir amis.
Nous avions les mêmes goûts musicaux et le même sens de l’humour. Mais nos vies sociales et professionnelles très chargées ont toujours fait obstacle à une véritable amitié. Fast-forward, dix ans plus tard. Ce papa avait divorcé. Nos enfants étaient adolescents et nous ne nous voyions plus jamais à la sortie de l’école ou lors des fêtes d’anniversaire. Mais depuis quelques mois, j’avais un husky, un chien qui a besoin de beaucoup d’exercice. Tous les soirs, je lui faisais faire une longue promenade. Mon mari n’aime pas beaucoup marcher, alors je sortais toujours seule. Ce qui est amusant, c’est que j’ai croisé plusieurs fois ce papa, car il faisait du jogging trois fois par semaine. Au cours d’une de ces rencontres fortuites, il s’est arrêté de courir et a marché un peu à mes côtés. Nous avons recommencé à parler. D’abord de nos enfants, puis rapidement de nos relations. Il s’est confié sur l’échec de son mariage et m’a expliqué qu’il tentait désormais sa chance sur le marché Tinder. Et que ce n’était pas concluant...
Nous avons échangé nos numéros de téléphone et avons commencé à nous envoyer des messages. Parfois très brefs : “Jogging ce soir ?” Mais il y a quelque temps, il s’est passé quelque chose que je trouve un peu troublant, mais aussi immensément excitant. Le ton des messages a soudain changé.
Nous avons échangé nos numéros de téléphone et avons commencé à nous envoyer des messages. Parfois très brefs : “Jogging ce soir ?” Mais il y a quelque temps, il s’est passé quelque chose que je trouve un peu troublant, mais aussi immensément excitant. Le ton des messages a soudain changé. D’enjoué et léger, il est devenu un peu coquin. De plus en plus, même. Suis-je amoureuse ? Je n’en sais rien. Mais à chaque fois que je reçois un message, j’ai un sourire XXL et je sens quelque chose dans mon estomac qui ne présage rien de bon… »
*Il s’agit de prénoms d’emprunt.
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