Heidi à propos de son burn-out: « Je travaille plus qu’avant, mais je choisis ce qui me donne de l’énergie »
Heidi (42 ans) est perfectionniste. Elle a combiné deux emplois et a toujours mis le travail au sommet de ses priorités jusqu’au jour où son corps ne l’a pas suivie. Elle nous parle de son burn-out.
« J’ai toujours été bienveillante et perfectionniste, deux qualités qui peuvent être belles, mais qui font aussi souffrir. Je me coupais toujours en quatre et je mettais les autres au sommet de mes priorités, quitte à négliger mon propre bien-être. Pendant des années, j’ai occupé un double poste : j’étais conseillère clientèle et coordinatrice de formation. Des métiers passionnants, mais qui exige une grande disponibilité. Je dois être disponible pour mes clients, mes collègues, ma direction... Je répondais aux mails et je prenais souvent des appels le soir, après le boulot. J’ai survécu à ce rythme soutenu pendant 8 ans. Un jour, suite à une prise de bec avec un collègue, j’ai perdu pied. Je suis rentrée chez moi et j’ai pleuré. Je ne parvenais pas à m’arrêter, j’ai été chez mon médecin qui m’a mise sous certificat. J’avais été trop loin, j’avais dépassé mes limites.
Fausse bonne idée
Après quelques semaines, j’ai recommencé à me sentir mieux et j’ai voulu retourner au travail. J’ai décidé de me concentrer sur une seule fonction, celle de coordinatrice de formation. Je mettrais temporairement mon autre fonction entre parenthèses. J’étais déterminé, mais avec le recul, je reconnais que c’était une mauvaise décision. Je n’avais pas pris assez de temps pour me reposer et réfléchir à ce qui me procurait le plus d’énergie. Et ce n’était clairement pas mon travail... Très vite, la fatigue est revenue, j’étais de retour à la case départ.
Avec le recul, je reconnais que c’était une mauvaise décision. Je n’avais pas pris assez de temps pour me reposer et réfléchir à ce qui me procurait le plus d’énergie. Très vite, la fatigue est revenue, j’étais de retour à la case départ
Cohérence cardiaque
J’ai fait une crise chez mon coiffeur. Quand je suis rentrée chez moi, je savais que je resterai à la maison pendant un long moment. Je ne pouvais rien faire, tout m’épuisait. Tout ce que je voulais, c’était dormir. Voir des gens, lire un article,... tout me paraissait inaccessible. J’avais aussi des crises d’angoisse et des céphalées. J’avais l’impression de ne plus savoir respirer, je croyais que j’allais mourir.
J’ai cherché la bonne direction. J’avais déjà consulté un psychologue auparavant, mais j’avais l’impression que cela ne m’aidait pas vraiment. J’ai retenté ma chance et j’ai vu un expert spécialisé en stress et crises d’angoisse. Je ne le savais pas encore, mais cette consultation allait changer ma vie.
Changement de vie
On a surveillé différents aspects de ma vie, comme ma respiration. Il s’est avéré que je respirais beaucoup trop vite et pas assez profondément. J’étais une boule de stress. petit à petit, grâce aux exercices, j’ai appris à améliorer ma respiration. C’est un processus long et je ne suis pas encore au bout. J’ai aussi appris à tempérer ma personnalité perfectionniste en instaurant mes limites. J’ai également suivi une orientation professionnelle C’est ainsi que j’ai découvert que j’aime beaucoup aider les gens et que je suis bienveillante, c’est pourquoi le métier de conseillère clientèle me convenait mieux que celui de coordinatrice de formation. De plus, j’aime être créatif. C’est ainsi que j’ai fini par suivre une formation pour devenir prothésiste ongulaire. L’idée me trottait dans la tête depuis un certain temps, mais je n’avais jamais de temps.
Je ne travaille pas moins qu’avant, au contraire. Le soir, je fais des manucures comme activité complémentaire. Mes journées sont chargées, mais je fais des choses qui me procurent de l’énergie
Après un an de repos, Heidi a repris son travail. « Je travaille de 9h à 17h j’ai défini mes limites. Cela ne veut pas dire que je travaille moins, au contraire. Le soir, je fais des manucures et des pédicures en tant qu’indépendant comme activité complémentaire. Mes journées sont chargées, mais je fais des choses qui me procurent de l’énergie. Quand les gens sont contents de leurs ongles et sortent de chez moi avec le sourire, je peux me sentir parfois fatiguée, mais je me sens surtout très satisfaite. C’est peut-être ça le grand secret : il ne s’agit pas de votre horaire, mais de trouver le travail qui vous procure de l’énergie.
Le grand revirement
Je n’ai pas simplement changé ma manière de travailler, j’ai aussi changé mon état d’esprit. Je me suis oubliée pendant si longtemps, maintenant j’écoute mes propres souhaits. Enfant, je n’avais pas confiance en moi. J’avais toujours peur de décevoir les gens, donc je me pliais en quatre pour eux. Grâce à ma thérapie, j’ai réappris à me mettre en avant. Bien sûr, les gens me font parfois des réflexions. « Tu as changé », me disent-ils. Je vais de l’avant, j’ai perdu quelques amis, mais je peux enfin dire que je m’aime et que je mérite de me mettre en avant. De plus, j’essaie de moins me soucier de ce que pensent les autres. »
La photo d’illustration provient d’une banque d’images.
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