Couple: 3 règles essentielles pour une relation saine et durable
L’amour n’est pas qu’une évidence, il se construit. Ces 3 piliers sont essentiels pour une relation saine qui traverse les années. Quand on sort de la phase « lune de miel », force est de constater que souvent, on ne fait pas vraiment qu’un avec son partenaire… Mais un bel avenir à deux est toujours possible : les interactions constructives, ça s’apprend. Et surtout, ça se travaille. Par Annelore De Donder.
Comment (re)trouver une relation saine ? Nous avons demandé les secrets d’un couple durable à deux expertes.
Nos expertes
- Rika Ponnet, sexologue et thérapeute relationnelle.
- Jo Ottevaere, philosophe et psychologue clinicienne.
Les relations sont loin d’être une science exacte. Mais lorsque nous avons interrogés nos deux spécialistes sur les dynamiques relationnelles essentielles, il en est ressorti cinq règles à appliquer pour assainir et apaiser toutes nos relations. Qu’elles soient amoureuses, amicales ou professionnelles. En voici trois d’entre eux!
Les 3 règles d’une relation saine
Se connaître soi
Pour Rika Ponnet, impossible de savoir vraiment qui on est sans se confronter à l’altérité. « De nos jours, on entend souvent dire qu’il est impossible d’être en couple avant d’avoir fait un travail sur soi. Mais je dirais qu’il est impossible de faire ce travail sans entretenir des relations », explique la thérapeute. Pour elle, il faut aller plus loin que le fameux « Connais-toi toi-même » et se demander quel est son rôle dans la dynamique de la relation. Si, par exemple, votre tendre moitié est très timide et vous plutôt extravertie et que vous n’êtes pas ravi(e), ravi(e) d’avoir un(e) grand(e) silencieux(se) à vos côtés en société. Jo Ottevaere poursuit : « Ce n’est souvent pas un hasard si un trait de caractère nous irrite fortement chez quelqu’un d’autre... Il est à l’opposé de ce que nous apprécions particulièrement chez nous. » Le fait d’en prendre conscience peut nous aider à mieux le gérer.
Connaître l’autre
« Aujourd’hui, nous avons tellement tendance à nous regarder le nombril qu’on en oublie ce dont une relation a besoin pour s’épanouir, regrette Rika Ponnet. Ce ne sont pas, dans ce contexte, sur vos besoins personnels que vous devez vous interroger, mais plutôt sur votre contribution à la relation. » Ce qui implique de faire l’effort de vraiment connaître l’autre, même si ce n’est pas toujours simple. « J’ai reçu ce matin même un couple. Malgré une histoire de plus de vingt ans, les incompréhensions étaient nombreuses. Ce qui entraînait un certain ressentiment de part et d’autre, raconte notre thérapeute. Il faut arrêter de croire que parce qu’on se connaît depuis longtemps, on se connaît forcément ! Personne n’a le don de lire dans les pensées des autres, et il est impossible de savoir ce qu’une personne pense ou ressent si elle ne l’exprime pas. Il est alors fondamental de toujours reposer la question. »
Une concordance parfaite est un mythe romantique, affirme Rika Ponnet. Vous n’avez pas forcément les mêmes besoins. L’amour, finalement, c’est aussi la volonté de faire des efforts pour ce qui compte aux yeux de l’autre quand ça ne l’est pas nécessairement pour vous.
Notre thérapeute va même plus loin. Elle affirme que les personnes avec lesquelles nous vivons sont celles que nous connaissons le moins bien. « C’est un paradoxe qui a été largement étudié. Cela s’explique par le fait qu’avec quelqu’un qu’on ne connaît pas depuis longtemps, ou dont on est amoureux depuis peu, on a tendance à faire plus d’efforts. On s’intéresse à l’autre, on lui pose beaucoup de questions… Jusqu’à ce que, progressivement, une sorte de routine s’installe. On parle moins et surtout, on écoute moins. Résultat : on évolue dans une sorte de fausse intimité. On dialogue très peu parce qu’on fonctionne avec l’image de l’autre qu’on s’est forgée. Ce qui est d’autant plus regrettable qu’en tant qu’humains, nous évoluons constamment, donc l’idée que l’on se fait des autres est probablement complètement fausse. »
Communiquer sans conflit
Comment communiquer de manière non conflictuelle ? « Je travaille toujours en quatre étapes, explique Jo Ottevaere. Premièrement, vous formulez objectivement la situation problématique, de manière à ce qu’elle fasse l’objet d’un consensus entre vous et votre interlocuteur. Deuxièmement, vous formulez vos sentiments sur la situation du point de vue du « je », en veillant bien à ne pas nommer ou interpréter les sentiments de l’autre personne. La troisième étape consiste à formuler une solution et la quatrième, les avantages de cette solution pour les deux parties. » Notre psy donne un exemple concret : « Nous n’avions pas abordé la question des cadeaux pour la Saint-Valentin. Je t’ai offert quelque chose, toi non ; je me suis senti(e) déçu(e). Pouvons-nous à l’avenir nous mettre clairement d’accord au préalable afin d’éviter une situation embarrassante et de profiter pleinement de la Saint-Valentin ? »
« Plutôt que de vous laisser aller aux interprétations, il faut toujours demander des éclaircissements à l’autre », renchérit Rika Ponnet, qui invite à user et abuser de phrases telles que « Je ne suis pas tout à fait sûr(e) de ce que tu veux dire », « J’aimerais aborder tel sujet avec toi » ou encore « J’ai l’impression que tu ne vas pas bien, y a-t-il quelque chose que je puisse faire ? » Objectif : chasser les tensions éventuelles et faire le point sur l’état de la relation, ces réalignements contribuant à la nourrir et à la renforcer sur le long terme.
Retrouvez ce dossier en intégralité dans le GAEL de février disponible en librairie.
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