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Comment repérer un menteur à travers son langage corporel?

Un mensonge laissera toujours des traces: quelques conseils d’un pro en langage corporel pour débusquer un menteur.

Lorsqu’en 1998, Bill Clinton a prétendu : « Je n’ai pas eu de relations sexuelles avec cette femme », au sujet de Monica Lewinsky, il a non seulement appelé son ex-stagiaire « cette femme », stratagème de prise de distance par rapport à un mensonge, mais il a hoché la tête, réfutant ainsi involontairement ses dires. Facile à décrypter après-coup !

Les détecteurs de mensonges sont-ils efficaces?

Aujourd’hui, la plupart des machines à détecter les mensonges se concentrent sur les signaux de stress, alors que ce focus a mené à de nombreuses erreurs judiciaires. Philippe Turchet , docteur en science du langage : « Certaines personnes émettent des signaux de stress à cause d’un manque de confiance en elles, alors que d’autres, très confiantes, auront l’air détendues et franches même en mentant.

Le menteur doit en effet toujours garder un coup d’avance et vérifier sans cesse si l’autre le croit, afin d’en rajouter une couche si ce n’est pas le cas. Il perd alors en spontanéité, ce qui se traduit dans sa dynamique corporelle.

Les signes qui ne mentent pas

Le mensonge est une question de surcharge bien plus cognitive qu’émotionnelle, car mentir demande une concentration intense. Le menteur doit en effet toujours garder un coup d’avance et vérifier sans cesse si l’autre le croit, afin d’en rajouter une couche si ce n’est pas le cas. Il perd alors en spontanéité, ce qui se traduit dans sa dynamique corporelle : il répète souvent les mêmes gestes, cherche des points d’appui… Et contrairement à ce que l’on pense, il fixera souvent son interlocuteur pour vérifier s’il le croit. Celui qui ne regarde pas dans les yeux, c’est plutôt l’introverti, le timide. »

Étonnamment, l’humain n’est pas très bien câblé pour repérer le mensonge. Il en détecte naturellement à peine un sur deux. En réalité, ce que l’on redoute surtout, c’est de ne pas pouvoir avoir confiance en l’autre.

Philippe Turchet 

Philippe Turchet : « Étonnamment, l’humain n’est pas très bien câblé pour repérer le mensonge. Il en détecte naturellement à peine un sur deux. En réalité, ce que l’on redoute surtout, c’est de ne pas pouvoir avoir confiance en l’autre. Les agents secrets sont par exemple des menteurs professionnels et pourtant, on les admire. Et on ne perçoit pas comme négatifs les mensonges destinés à monter une fête d’anniversaire surprise. »

Une personne à l’aise dans un échange a tendance à présenter la partie gauche de son visage. On présente la partie droite lorsqu’on est dans une réflexion analytique, ce qui peut être un signal que la personne filtre ses dires…

Le synergologue® dédramatise et va plus loin : « Il semblerait que dans notre monde occidental, on se mente deux fois par jour, et le plus souvent par peur de mettre l’autre mal à l’aise, parce qu’on ne sait pas comment dire la vérité. L’un des intérêts de la synergologie® est de prendre conscience de ce que, peut-être, l’autre n’ose pas révéler, et d’apprendre à créer des espaces d’authenticité, de réceptivité, d’assertivité et d’empathie, où on peut tout se dire, même les choses désagréables. »

Si on sent que le langage verbal d’un interlocuteur exprime autre chose que ses mots, à nous de lui poser des questions pour l’aider à être sincère. À l’enfant qui répond que sa journée fut bonne mais qui cache une main dans le dos, on pourrait dire : « Et dans cette bonne journée, est-ce qu’il y aurait quand même eu une chose peu agréable ? »

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