Comment apprendre à « bien méditer »?
Envie de vous mettre à la méditation, mais vous ne savez pas comment vous lancer? Quelques conseils pour apprendre à « bien méditer ».
Les expertes
- La Québécoise Vanessa Charland est psychologue et coach en méditation, entre autres pour les enfants. En avril dernier, elle a publié avec son mari, le neurologue Steven Laureys, La méditation, c’est bon pour les enfants, chez Odile Jacob.
- Merle Kock est titulaire d’un master en psychologie clinique. Elle mène des recherches sur les effets de la méditation au Mindfulness Centre, affilié à l’Université de Louvain.
Méditer = se vider la tête?
Le psychologue britannique Mark Williams établit une comparaison avec une salle de sport : s’il n’y a pas de machines, il n’y a pas grand-chose à y faire. Pour méditer aussi, il nous faut un équipement : nos pensées et nos sentiments.
MERLE KOCK « On entend souvent dire que la méditation permet de se vider la tête. Ce n’est pas exact. La méditation ne consiste pas à ne pas avoir de pensées, mais à porter notre attention sur la façon dont on vit ces pensées. Il est plus que normal de voir son esprit vagabonder pendant une méditation. La méditation consiste précisément à se rendre compte que l’on a été distrait et à revenir à sa respiration, à son mantra, ou à ce sur quoi on essayait de concentrer son attention. »
La méditation ne consiste pas à ne pas avoir de pensées, mais à porter notre attention sur la façon dont on vit ces pensées.
VANESSA CHARLAND « Je suis d’accord avec le professeur Williams, mais je ne comparerais pas la méditation à du sport, car cela implique de faire quelque chose de nos pensées, alors que c’est l’inverse. L’application de méditation Petit BamBou — que je recommande à tout le monde — compare plutôt les pensées à des voitures sur une autoroute : on les voit passer, mais on n’en fait rien. »
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Méditer se fait-il obligatoirement en silence?
MERLE KOCK « L’idée qu’il faut méditer les yeux fermés et en position du lotus nous vient probablement de l’image du moine silencieux restant des heures assis dans sa cellule. Mais ce n’est pas forcément nécessaire. Méditer en groupe peut être très agréable, notamment parce que l’on peut ensuite échanger sur l’expérience que l’on vient de vivre. L’endroit où l’on médite n’a pas d’importance non plus. Dans le train ? Si vous vous y sentez à l’aise, c’est parfait. Et les yeux fermés ? Je travaille pour le professeur Filip Raes, chercheur à Louvain, spécialisé dans la recherche sur la méditation. Il pose la question en ces termes : pourquoi méditer les yeux fermés si on passe la journée les yeux ouverts ?
Tout dépend, bien sûr, de l’expérience de méditation qu’on s’est forgée. Si vous débutez, il vaut mieux commencer isolé. Surtout si vous êtes fatigué, car on est alors plus facilement distrait par les stimuli : dans ce cas, le train ne sera pas le lieu de méditation idéal.
VANESSA CHARLAND « On peut méditer à tout moment et en tout lieu. Cela ne doit pas toujours être intensif : se brosser les dents en s’inscrivant dans l’instant présent, sans penser à hier ou à demain, sans se soucier de ce que l’on a fait ou pas dans telle ou telle situation, c’est aussi de la méditation. L’important est de ne pas être dérangé, d’avoir vraiment du temps pour soi.
Il n’existe pas de “mauvaise méditation”. Même si vous avez trouvé la séance épouvantable, même si vous n’avez tenu qu’une minute, c’est toujours mieux que rien. »
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