« Cette fois, j’ai été trop loin »: le témoignage d’un infidèle chronique
Pendant des années, Chris (nom d’emprunt) a trompé sa compagne. Jusqu’à ce jour où il a été un cran trop loin...
À 40 ans, Chris a un bon emploi, une femme charmante et deux beaux enfants. Malgré tout, cela ne lui suffit pas. « J’ai trompé ma femme plus d’une fois », reconnaît-il. Dans son esprit, l’infidélité n’est qu’un « jeu ». Un jeu qui a failli lui coûter son mariage... »Quand j’ai réalisé le mal que j’avais fait à ma femme cela m’a réveillé, je ne veux pas la perdre. Et pourtant les tentations sont là, je sais qu’il n’y a qu’un pas. Pour moi, ces aventures ne sont qu’un jeu alors que pour elle il s’agit d’une trahison blessante et humiliante. »
Le paradis… nous pensions
« J’ai toujours été un épicurien, j’ai autant besoin de m’amuser que de manger. Ce n’est peut-être pas une excuse, mais cela peut expliquer certaines choses. Il y a toujours eu des femmes dans ma vie aussi. Je ne suis pas un coureur de jupons, mais je ne peux pas imaginer une vie sans compagnie féminine. Sarah (nom d’emprunt) était ma troisième relation sérieuse. J’ai tout de suite su que c’était la bonne. J’avais presque trente ans, elle en avait vingt-cinq, nous avions tous les deux des emplois stables. J’ai tout de suite été captivé par sa beauté, son intelligence et son esprit espiègle. Après un an, nous avons emménagé ensemble. Nous avions de nombreux projets: une maison, un mariage, des enfants... C’était le paradis, du moins nous le pensions. J’étais un peu nerveux face à ces responsabilités, mais Sarah me rassurait constamment en disant que nous continuerions à profiter de la vie.
Tous nos projets se sont concrétisés. Avec le recul, j’aurais dû remarquer que Sarah avait changé après la naissance de notre aîné. Son rôle de mère est devenu sa priorité. Elle est devenue beaucoup plus sérieuse, plus anxieuse, souvent fatiguée à cause de la combinaison du travail et de la famille. On s’amusait de moins en moins. De plus, j’ai été promu, je devais aller de plus en plus souvent à l’étranger.
Notre vie insouciante du passé me manquait de plus en plus. Nous avons commencé à nous blâmer. Sarah me trouvait trop gamin, toute la charge mentale du ménage reposait sur elle. Je me suis senti trahi car elle n’avait cessé de me répéter que rien ne changerait entre nous, qu’on serait toujours ce couple insouciant. L’ambiance a changé, on s’est éloigné sur tous les plans, surtout au lit. Sarah rejetait presque toutes mes initiatives pour un moment d’intimité. Et quand elle les acceptait, je sentais qu’elle s’était forcée... »
Pas d’amour, juste du fun
« Et pourtant il y a toujours eu beaucoup d’amour entre nous, j’ai aimé et j’aime toujours ma femme. Mais notre complicité me manquait, tout comme nos taquineries, nos soirées passées à rire et nos ébats aussi. Tout a commencé avec Pauline, une collègue de l’étranger. Elle était divorcée, drôle et intelligente. Nous passions beaucoup de temps ensemble dans le cadre d’un nouveau projet, mais nous sortions aussi régulièrement boire un verre après le travail. Au début, sa compagnie me rendait heureux. Mais très vite, j’ai commencé à fantasmer sur elle. Elle flirtait avec moi et ça m’a rendu fou. »
Bien sûr, j’ai pensé à Sarah, à la maison, à ma famille, mais je n’avais pas l’impression de la tromper
« Pas une seule seconde, j’ai eu le sentiment de la tromper. Même quand on s’embrassait ou qu’on couchait ensemble. Dans ma tête, ce n’était qu’un jeu. Je n’étais pas le même, je n’étais pas amoureux d’elle, mais elle m’apportait ce qui me manquait. Cette relation extra-conjugale m’a reboosté, j’ai retrouvé la confiance que j’avais perdue au fil de mes tentatives d’intimité repoussées par Sarah. Bien sûr, cela n’a pas duré; Pauline en voulait plus au bout d’un moment. Elle espérait que je quitterais Sarah pour elle et je ne voulais pas ça ».
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Repousser la culpabilité
« J’ai rompu avec Pauline, mais j’ai eu d’autres liaisons. J’ai apprécié leur compagnie à toutes les trois, ce n’était pas que physique. J’ai retrouvé du plaisir à draguer. Des regards subtils, une caresse, une plaisanterie, un compliment... C’est presque devenu une drogue. Ça me remontait le moral, ça pimentait mes journées. Et j’ai toujours été convaincu – je le suis toujours d’ailleurs – que cela n’enlevait rien à mon amour pour Sarah. Parfois, je me sentais coupable. Quand je rentrais à la maison et que je voyais ma femme occupée avec les enfants. Je me disais qu’il valait mieux ne rien dire. On ne peut pas être blessé par quelque chose que l’on ignore. Et j’étais sûr que je ne voulais pas rompre avec elle. Je pouvais parfaitement séparer ces deux mondes : le Chris de la maison, le Chris à l’étranger.
J’ai tout avoué et son monde s’est effondré. J’étais dévasté aussi: je ne m’attendais pas à ce que ça la touche si profondément
La fois de trop
« J’ai été stupide, j’ai osé flirter et coucher avec une enseignante qui travaillait dans l’école où allaient mes enfants. Cela ne pouvait pas rester secret. Une voiture qui s’attarde trop longtemps dans la rue, des sms... Sarah a vu les messages et m’a confronté. J’ai tout avoué, elle était dévastée. Même si j’essayais de lui expliquer que tout cela était un jeu, que cela n’avait rien à voir avec notre mariage, elle ne pouvait pas comprendre. Elle ne savait pas compartimenter sa vie, comme moi.
« Cela m’a bouleversé, je pensais qu’elle se mettrait en colère, mais j’étais convaincu qu’elle comprendrait la situation et qu’elle saurait que mon amour pour elle n’avait pas changé. Nous avons suivi une thérapie et j’ai compris que le sexe et l’amour pour elle sont exclusifs et qu’elle attend la même chose de ma part. Pendant cette période de pleurs, de colère et de discussions intenses, j’ai aussi réalisé que je ne voulais vraiment pas la perdre. J’ai tout fait pour me faire pardonner. Après une année terriblement difficile, nous nous sommes retrouvés. Chacun a fait un effort: on a fait des voyages ensemble, elle a arrêté de me repousser. Cela m’a touché, mais j’avais du mal à me défaire de mes pulsions. C’est comme une drogue. Désormais, j’essaie de garder l’image de Sarah en tête lorsque je rencontre une femme qui me plaît. C’est comme la cigarette: il faut vraiment vouloir arrêter si on veut que ça puisse marcher... »
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