Ce matin, nous nous sommes réveillées groggy...
Ce matin, nous nous sommes réveillées groggy. Nous nous étions noyées dans le chagrin. Comme tous les Bruxellois, nous nous sentons moches et tristes. Depuis hier matin.
Trente et une personnes ont perdu la vie, hier, à Bruxelles. Et plusieurs centaines sont blessées. Et nous ne connaîtrons pas leur nom avant que l'identification des corps n'ait été révélée officiellement.
Nous chérirons leur nom comme s'ils étaient de notre famille ou de nos amis. Nous reconstruirons le hall de l'aéroport de Zaventem et la station Maelbeek à Bruxelles. Nous reprendrons l'avion et prendrons encore le métro. Mais les gens qui sont morts, nous ne pourrons pas les reconstruire.
Nos pensées pour eux et pour leurs proches sont plus fortes que des dessins à la craie sur le sol de la Place de la Bourse. Les larmes et la pluie d'aujourd'hui ne les effaceront pas.
Pour ceux qui ne reprendront plus ni l'avion, ni le métro et n'arpenteront plus les rues et les places de Bruxelles, nous continuerons à vivre et aimer. Ici, au cœur de l'Europe. Oui, le cœur de l'Europe bat encore et plus encore.
Affectueusement, de Bruxelles
Joëlle Lehrer
