Le voyage en solo, c’est pour vous?
19 novembre 2015
Le voyage en solitaire, pour qui? Pourquoi? L’avis de Marina Blanchart, thérapeute, et ses conseils pour bien vivre sa première expérience.
Le voyage en solitaire fait de plus en plus d’adeptes. D’après l’étude sur les intentions de voyage réalisée par Visa en janvier et février 2015, 24% des vacanciers ont choisi de partir seuls, pour leurs loisirs, contre 15% en 2013.
Pourquoi cet engouement? Le voyage en solo est-il fait pour toutes et tous? Marina Blanchart, spécialiste en thérapie brève stratégique, partage son point de vue et nous donne quelques conseils pour bien vivre sa première expérience en solitaire.
Quels bienfaits peut-on retirer d’un voyage en solitaire? Peuvent-il en expliquer le succès?
Si le voyage en solo remporte un tel succès, c’est en partie parce qu’il répond, quelque part, à une espèce de trop plein de contacts que l’on peut éprouver dans la société actuelle. Voyager en solitaire permet de se retrouver, pour une fois, non connecté(e) et en lien avec soi-même. C’est donc l’occasion d’une introspection; d’être dans le ressenti plutôt que confronté(e) au regard et aux attentes de l’autre.
D’ailleurs, si les femmes sont aujourd’hui davantage à la recherche de ce type d’expérience, c’est probablement parce qu’elles restent davantage sollicitées que les hommes à pas mal de niveaux. Même dans les modèles de couples égalitaires, la femme reste celle vers qui l’enfant va le plus fréquemment se tourner, par exemple. Ce ressourcement est donc probablement plus recherché ou nécessaire pour les femmes que pour les hommes.
Par ailleurs, le voyage en solitaire permet aussi de se prouver ses capacités personnelles. Au quotidien, on a parfois tendance à déléguer certaines choses. S’appuyer sur autrui, c’est, en termes relationnels, une preuve de confiance en l’autre, mais cela peut aussi avoir pour conséquence que l’on se renvoie un message d’incapacité par rapport à soi-même. On se dit que l’on a besoin de l’autre pour... Lors d’un voyage en solitaire, on ne peut compter que sur soi. À ce niveau-là, c’est vraiment une belle expérience dont on ressort avec la satisfaction d’avoir pu gérer seul(e). Le voyage en solo peut renforcer la confiance en soi comme un voyage à deux peut renforcer la complicité dans un couple.
Donc quelque part, le voyage en solo, c’est aussi un challenge, sortir de sa zone de confort?
Oui, car lorsqu’on voyage en solo, il peut y avoir des moments plus difficiles ou peu agréables. Pour les uns, manger seul(e) n’est pas forcément évident, et puis les proches peuvent vite manquer. Il y a aussi un effort à faire pour passer à l’action. Beaucoup pensent au voyage en solitaire ou en rêvent sans pour autant sauter le pas. C’est parce qu’aussi bénéfique l’expérience puisse-t-elle être, il y a, quelque part, un prix à payer. C’est pourquoi pour moi, il est important d’y aller progressivement et de ne pas vouloir mettre la barre trop haut dès la première expérience. L’idée n’est pas de se mettre en forcing et en souffrance, mais bien de lâcher prise. Le voyage en solo, c’est une occasion de sortir de cette société où on est tout le temps dans l’effort.
Le voyage en solo, c’est pour tout le monde?
Ce qui fait du bien à l’un n’est pas forcément bénéfique pour l’autre. C’est vrai aussi pour le voyage en solo qui pourrait s’avérer source d’une profonde angoisse pour certains. Pour moi, le voyage en solitaire mérite d’être expérimenté progressivement, en s’offrant une petite escapade avant de se lancer dans une grande aventure. C’est par l’expérience que l’on sait si les choses nous font du bien et nous nourrissent ou si au contraire, elles ne nous conviennent pas particulièrement. Quelle qu’en soit la conclusion, l’escapade en solo permet un apprentissage de soi et ça, c’est intéressant.
Avant de se lancer, il faut donc être prêt(e), en ressentir l’envie?
L’envie peut être un critère à double tranchant. Ceux qui ont envie de tenter l’expérience, je les encourage à le faire. Ceux qui n’en ont pas envie, je les encourage à au moins y penser. Et à tester ne fût-ce qu’une seule journée en solitaire et voir si l’expérience est positive. Et par la suite, éventuellement envisager un week-end, etc. Il n’y a qu’en goûtant que l’on peut savoir si on aime quelque chose. Et comme en cuisine, le test peut réserver des surprises.
Personnellement, j’ai goûté au voyage en solo. Si j’ai aimé? Réponse ici où je vous fait part de ma première expérience de voyageuse solitaire.
Envie de tenter l'expérience? Blog, bouquin, e-book... Sélection de l'essentiel pour réussir votre voyage en solo.
Retrouvez également des bons plans et le témoignage d'une voyageuse solo convaincue dans votre magazine GAEL de décembre.
Stéphanie Zawadzki, journaliste tendance et geekette coquette. Cette adepte du rouge qui claque, passionnée d'architecture et de photographie, est totalement accro à son smartphone. Et toujours prête à Instagrammer Bruxelles, sa belle, dont elle vous file les bonnes adresses dans les pages régionales de GAEL.
Retrouvez tous les articles de Stéphanie ici.