Psycho : pourquoi faisons-nous toujours le même rêve ?

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01 octobre 2024

Vos nuits sont rythmées par le même rêve ? Ce n’est pas peut-être pas si grave... Explications avec un spécialiste des rêves. Par Audrey Morard.

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Pour certaines personnes, les nuits se suivent et se ressemblent. En cause ? Un rêve qui revient de manière récurrente. Certains sont préoccupés, d’autres n’y prêtent pas vraiment attention. Mais selon Olivier Cochet, spécialiste des rêves, il est important de se confronter à ce rêve récurrent, qu’il soit agréable ou pas.

AU FAIT, C’EST QUOI UN RÊVE ?

Avant de comprendre pourquoi il nous arrive de faire le même rêve, il est important de définir ce qu’est un rêve. « Il s’agit d’un contenu souvent narratif d’une partie inconnue de nous-même. Le rêve vient de notre inconscient. Il a quelque chose à dire sur ce que nous sommes, sur notre personnalité » explique Olivier Cochet, spécialiste des rêves. Le rêve réveille également des choses « souvent symboliques qu’on ne veut pas voir ou entendre« .

Olivier Cochet précise que le rêve est une fonction vitale pour l’être humain. « Le rêve permet au corps d’être comme une espèce de dépotoir, d’exutoire« . Notre expert cite Michel Jouvet, un neurobiologiste français. Ce chercheur admet que le rêve est un médiateur qui nous permet de sans cesse nous reconfigurer, sans perdre notre identité profonde.

LES RAISONS D’UN RÊVE RÉCURRENT

Si un rêve revient souvent hanter nos nuits, ce n’est pas pour rien. Il y a toujours une bonne raison. « Le rêve a toujours quelque chose à nous dire, glisse Olivier Cochet. Ne pas considérer un rêve, c’est ne pas lire la lettre envoyée par notre inconscient. S’intéresser à nos rêves permet de ne pas nous enfermer dans nos émotions qui deviennent des prisons. Un rêve peut nous libérer, c’est un formidable outil de connaissance« . Notre expert cite en exemple une patiente venue le consulter pour un rêve qu’elle faisait fréquemment. La femme était installée dans une pièce exigüe. Autour d’elle, une araignée tissait sa toile avec rapidité. L’animal grossissait de plus en plus.

Dans une lecture purement littérale, cette araignée peut représenter une phobie de la patiente. Olivier Cochet explique qu’il faut voir plus loin et se poser la question : qu’est-ce qu’il se cache derrière ces symboles ? « Nous avons découvert à force de discussion que cette araignée symbolisait sa tante, qui était aussi sa patronne. Elle lui donnait de plus en plus de travail et avait même tendance à l’humilier. Elle tissait sa toile« . Après sa séance, la patiente se pose plusieurs questions, mais surtout, elle réfléchit à son rêve et ne cherche pas à le fuir. « Le seul fait d’y avoir réfléchi, de s’y être confrontée, lui a permis de ne plus faire ce rêve« .

Même si un rêve est dérangeant, il faut oser y faire face. « C’est désagréable, mais c’est pour nous faire bouger et évoluer. Une partie de notre inconscient se mobilise pour nous provoquer un électrochoc. Ce n’est pas parce que le rêve est désagréable que c’est négatif et inversement« . Par exemple, vous rêvez que vous passez une nuit avec Brad Pitt. Les sensations sont agréables, mais elles n’augurent pas forcément du positif. « Cela met en place l’idée que vous fantasmez votre vie, que vous ne la vivez pas. Le rêve fait à votre place ce que vous ne faites pas dans la vie » détaille notre expert.

COMMENT METTRE FIN À UN RÊVE RÉCURRENT ?

Nous l’avons vu, pour mettre fin à un rêve qui revient en permanence, il faut l’affronter en se demandant ce qu’il se cache derrière les symboles de notre rêve : est-ce un désir réprimé ? Un déni ? Un substitut ? Une fois ces questions posées, les réponses ne sont pas immédiates, mais multiples. « Toutes les théories ne s’excluent pas, elles se mutualisent. C’est la force du rêve. Elles peuvent exprimer plein de choses sans être contradictoires« .

La parole est aussi un élément clé pour arrêter un rêve récurrent. « On peut consulter un thérapeute ou en parler à une personne. Il faut être sûr de cette personne pour avoir un avis bienveillant et une autre lecture que notre éducation et notre vécu« . Autre outil, l’écriture. Olivier Cochet se souvient d’un patient. Il faisait constamment le même rêve avec un perroquet un brin facétieux. « Il a couché son rêve sur le papier et s’est rendu compte que l’animal lui disait « ok tout va bien ». Mon patient venait de perdre son papa il y a un an. Ce perroquet est venu dans son rêve pour lui dire que tout va bien, il peut faire son deuil. Écrire son rêve lui a fait prendre conscience d’un message qu’il n’aurait jamais vu. C’est une magnifique aventure« .