Le manque de contact humain peut-il nuire à notre santé?

Certains d’entre nous sont confinés seuls. Jamais leur peau n’aura eu autant faim de contacts humains. Entre apéro derrière l’écran et conversations au bout du fil, comment retrouver un peu de chaleur humaine ?

Faire la bise à des amis, enlacer tendrement sa maman, féliciter un collègue en passant notre main dans son dos : le Covid-19 a balayé d’un revers nos rituels du quotidien. Oubliez la spontanéité et la chaleur des bonjours, désormais, nous nous hâtons dans les rayons des supermarchés, tentant de croiser le moins de monde possible et redoutant plus que tout au monde la fameuse poignée de main. Bien que des élans de solidarité fusent aux quatre coins du pays, nous ne nous sommes jamais sentis aussi isolés en matière de contacts physiques. Une situation à l’opposé des conseils des scientifiques, qui ont démontré à plusieurs reprises l’importance des câlins et des contacts humains, que ce soit pour notre bien-être émotionnel ou même pour notre résistance immunitaire.

LA PUISSANCE D’UNE CARESSE

À chaque caresse, étreinte, regard croisé, nous produisons de l’ocytocine, communément appelée l’hormone du bonheur. Elle nous apaise, nous rend heureux, booste notre confiance en nous et renforce notre résistance aux virus et bactéries. Mais comment notre corps réagit-il quand il se voit privé de ses doses quotidiennes d’ocytocine pendant plusieurs semaines ? Notre besoin d’avoir des contacts physiques avec les autres est si essentiel qu’il peut même nous rendre physiquement malade. Un concept connu outre- Manche sous l’expression « skin hunger ».

« S’il est vrai que la satisfaction de nos besoins psychologiques peut en général être postposée pendant un temps, elle ne peut pas l’être indéfiniment. »

Bien entendu, le besoin de toucher l’autre varie en fonction des personnalités mais, en période de crise, ce désir de connexion s’intensifie. « S’il est vrai que la satisfaction de nos besoins psychologiques peut en général être postposée pendant un temps, elle ne peut pas l’être indéfiniment. Tôt ou tard, il faudra veiller à les combler, sous peine de subir les conséquences, parfois fâcheuses, d’un déséquilibre psychologique prolongé : mal-être, déprime, agitation, nervosité, agressivité, comportements de compensation (nourriture, alcool, drogues, achats compulsifs...) ou encore somatisation », avertit Alice de Duve, psychologue.

Les réseaux sociaux, la solution?

E-apéro via FaceTime, conversations groupées sur WhatsApp : nous nous précipitons sur les réseaux sociaux afin de rester en contact avec notre famille, nos amis et nos collègues. Bien qu’ils ne remplaceront jamais une véritable interaction, ces modes de communication participent à notre bien-être et compensent en partie cette absence de chaleur humaine. « On se parle à la fenêtre, on se promène à deux dans le quartier tout en gardant les distances de sécurité, on se rencontre virtuellement par vidéo-conférence (Skype, FaceTime, Zoom, Houseparty...). À défaut de mieux, ce sont des façons de satisfaire nos besoins sociaux. Mieux vaut s’y mettre et recourir à ces moyens de contact avant que le manque soit tel qu’il provoque des troubles psychologiques, physiques ou du comportement », poursuit la psychologue.

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