Épidémie: une psy nous dit pourquoi il ne faut pas céder à la panique
Le danger est à nos portes (il a si souvent été à la porte de nos lointains voisins…) et la peur augmente. Or cette émotion, amie de notre système de santé naturel, peut devenir notre ennemie si on la laisse prendre trop de place. Rester zen est ce que nous avons de plus sain à faire. Alice de Duve, psychologue, nous explique pourquoi.
Peur et cortisol
La peur est un signal naturel qui s’active lorsque nous sommes en présence du danger. Elle nous fait sécréter du cortisol et de l’adrénaline, hormones principales de la peur, qui, par un enchaînement biologique naturel, servent à nous protéger et nous défendre : en nous faisant fuir, en nous faisant nous battre ou en nous paralysant pour éviter d’attirer l’attention. Pour nous aider à faire face au danger, ces hormones accélèrent notre respiration, notre rythme cardiaque, dilatent nos pupilles, tendent nos muscles, abaissent notre température corporelle, etc.
Les risques du stress
Les manoeuvres d’entretien au long cours de notre corps sont suspendues pour que l’organisme puisse gérer efficacement l’urgence : la survie immédiate. Il ne se projette pas dans le futur, il agit dans l’instant. Et si l’instant lui dit sans cesse qu’il est en danger, il sécrète tant qu’il peut de ces hormones de la peur. L’entretien de routine est rendu au service minimum. En conséquence, nous dormons moins bien, nous digérons moins bien, nous cicatrisons moins bien et notre système immunitaire s’affaiblit. Et qui dit système immunitaire affaibli dit vulnérabilité plus grande à la maladie ! La boucle est bouclée. Le cercle vicieux se referme...
« Plus on a peur de tomber malade, plus on court le risque que ça arrive. »
Pour enrayer ce cercle vicieux, apprenons donc à rester zen. Est-ce vraiment utile de suivre en boucle toutes les informations concernant le virus ? Doit-on n’avoir de conversations qu’autour de ça ? Et si on coupait la télé ? Et si on n’écoutait le journal radio qu’une fois par jour ? Et si on parlait d’autre chose ? Et si on se racontait des bonnes nouvelles ? Les bonnes nouvelles nous font sécréter de l’ocytocine, de la dopamine, de la sérotonine... Ces hormones-là nous font nous sentir bien et boostent notre immunité ! L’autre jour en forêt, un jeune couple aidait une mésange à échapper à la noyade (oui, je sais, ça parait bizarre, et pourtant, c’est vrai... ). Il y a des vers de terre dans mon potager en hauteur : j’ai entendu dire que c’est le signe d’une terre de bonne qualité. Ça fait au moins dix jours qu’il y a du soleil tous les jours ! Et les Prunus sont en fleurs... C’est joli ! Et vous, qu’avez-vous vu, entendu, fait de beau ?
ALICE DE DUVE, PSYCHOLOGUE
« L’ÉPANOUISSEMENT EST NATUREL »
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