Ma green entreprise: en coulisses avec les créatrices de CÎME
Pour vous aider à #conso-mieux, GAEL dresse chaque mois le portrait d’entrepreneurs belges qui se bougent et innovent dans le respect des hommes et de la nature. Ce mois-ci : Anke et Isabel, fondatrices de Cîme. Par Annelore De Donder. Photos et vidéo: Charlotte Van Noten.
CÎME, Oser la beauté bio
Avec son accent circonflexe ajouté, Cîme fait notamment référence à l’Himalaya, qui a inspiré ce label bio et équitable. Aujourd’hui, cela fait tout juste dix ans que le duo s’est lancé dans le petit monde de la cosmétique durable. L’occasion pour nous de partir à la rencontre d’Anke De Boeck et Isabel Coppens (38 ans toutes les deux) pour parler avec elles de leur rôle de pionnières dans ce créneau.
Les soins de la peau et, depuis peu, les soins capillaires de Cîme sont fabriqués avec des matières premières issues de l’Himalaya. Pourquoi l’Himalaya ?
ANKE « Après ses études, mon père est parti au Népal pour travailler sur un projet de l’ONU autour des plantes médicinales. Après cinq ans, il est revenu en Europe, mais il a continué à se spécialiser dans ce domaine. Des années plus tard, alors que nous faisions du trekking dans l’Himalaya tous les deux, l’idée de créer une ligne de soins cosmétiques à base de plantes qui en seraient issues a commencé à germer dans notre esprit. À l’époque, je travaillais depuis un an en tant qu’avocate, mais je savais que je ne ferais pas ça toute ma vie. D’autant que j’avais très envie de créer ma propre entreprise. Les plantes issues de cette région du monde contiennent de très fortes concentrations d’antioxydants, d’acides gras essentiels et de vitamines. Aujourd’hui encore, c’est mon père, en collaboration avec le labo, qui se charge du développement de nos produits. »
ISABEL « Pendant nos études de droit, Anke et moi avons conclu un pacte : si jamais l’une de nous décidait de créer un business, nous le ferions ensemble. Quand Anke m’a parlé de son idée, j’ai tout de suite été enthousiasmée. À l’époque, je ne trouvais pas vraiment ce que je cherchais dans le domaine de la cosmétique bio. Comme j’ai la peau sensible, je devais me contenter des rares produits sur le marché ; le plus souvent pas très sympas d’un point de vue textures, packaging, etc. Moi qui travaillais en tant que juriste, les trucs rébarbatifs, j’en avais ma dose ! (Elle rit.) »
« Quand on a lancé Cîme, le bio était considéré comme ringard »
ANKE « Quand on a lancé Cîme, le bio était considéré comme ringard. Mais nous étions convaincues que c’était la piste à suivre. Par exemple, les sulfates présents dans de nombreux produits sont à base de pétrole. C’est vrai qu’ils sont dégraissants et qu’ils moussent bien, mais ils débarrassent la peau et les cheveux de leur film protecteur et les assèchent. De plus, l’eau de la douche part à l’égout, avec toutes les conséquences que vous pouvez imaginer sur la qualité de l’eau. Au Népal, nous avons trouvé l’alternative parfaite et durable. »
ANKE « Là-bas, on utilise des noix de lavage depuis des centaines d’années. Il s’agit en fait de coquilles d’un arbre fruitier local. Lorsque vous y ajoutez de l’eau tiède, ces noix libèrent de la saponine, la base du savon. Du coup, ça mousse aussi bien que les produits classiques. Ce substitut au savon permet de nettoyer la peau et les cheveux de manière très naturelle. Nos formules ne contiennent pas non plus de perturbateurs endocriniens cancérigènes, comme les parabènes. »
ISABEL « Les produits Cîme sont certifiés bio, mais ce qui nous semble important à retenir, c’est qu’il existe des alternatives à toute une série de substances. Prenez les microbilles : ces minuscules boules de plastique que l’on trouve dans le dentifrice. Elles sont si petites qu’elles passent à travers les filtres des stations d’épuration et polluent les océans, déjà remplis de plastique ! Du plastique qui se retrouve dans le poisson que nous consommons. Nous, nous utilisons du sel de l’Himalaya dégradable ou des particules à base de pâte de bois pour nos gommages. »
« Nous voulions prouver que si Cîme, une petite marque disposant de budgets limités, pouvait être durable, les grandes entreprises devraient certainement l’être aussi. »
D’où vient cette ambition durable ?
ISABEL « Pour moi, c’est le fruit des frustrations que j’ai éprouvées en tant qu’avocate. Chez nos clients, j’ai pu observer de nombreuses démonstrations de green-washing. J’ai aussi vu comment des entreprises pouvaient s’impliquer dans des projets caritatifs juste pour se donner une bonne image. En interne, en revanche, rien ne changeait. Nous, de notre côté, on avait envie de faire les choses autrement. Nous voulions prouver que si Cîme, une petite marque disposant de budgets limités, pouvait être durable, les grandes entreprises devraient certainement l’être aussi. »
Cette année, Cîme a dix ans.
ANKE « On vieillit (elle rit)... »
ISABEL « Quand on a commencé, on avait 27 ans. On se disait que si on échouait au bout de deux ans, on pourrait toujours se dire qu’au moins, on avait essayé. Dix ans plus tard, on réalise qu’on y est arrivées. »
ANKE « Nous sommes surtout devenues plus matures. Si nous n’avions pas été aussi naïves, j’imagine qu’on ne se serait jamais lancées. Notre force, c’est que nous sommes du genre à toujours aller de l’avant. Nous planchons constamment sur nos futurs projets. »
ISABEL « Pour cet anniversaire, nous avons demandé à deux artistes de créer une illustration pour L’Huile by Cîme. Elles ont réalisé des dessins en s’inspirant de notre slogan : “Honestly beautiful”. »
ANKE « Le mot honesty fait référence à notre philosophie et à nos valeurs. Quant à beautiful, c’est évidemment un clin d’œil à l’effet des plantes sur la peau. »
Avec la collaboration de Volvo.
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